2024 : le record TBS chez Parisjump

En France, en 2022 à Saint Florentin, chez Parisjump, un joli record de France POP’S était réalisé avec deux points à 24. C’est une belle aventure que Polo Grisoni a racontée dans ParaMag sous le titre « Peu importe la destination, l’important c’est le chemin ».

L’aventure a suscité un engouement, bien au-delà des POP’S. « Au fil des entraînements, de nombreux jeunes souhaitaient se joindre aux sauts ; ils prenaient part aux briefings et débriefings, » relatait Polo dans son article en 2022.

En 2023, toujours dans la catégorie POP’S, un nouveau défi a été tenté avec un TBS à 26. Bien que très proche de la réussite, cette tentative a échoué.

En 2024, l’aventure a été relancée chez Parisjump, avec un noyau principalement composé de POP’S, mais également ouverte aux plus jeunes relativeurs. Une sélection rigoureuse a été effectuée et des stages d’entraînement intensif en soufflerie et d’avion ont été organisés pour atteindre l’objectif de réaliser deux points à 34 (« TBS 34 »). L’accent a été mis non seulement sur des critères techniques exigeants, mais aussi sur la fidélité de ceux qui avaient rejoint l’aventure dès ses débuts en 2020, en pleine période Covid.

ParaMag : Pourquoi avoir choisi une formation à 34 ?
Polo Grisoni : J’ai commencé par appliquer de manière logique la règle internationale des 25%. En vol relatif, le record de France est une formation à 104 réussie en 2014 à Lille-Bondues sous la dénomination de Ze Record. En appliquant la règle des 25%, la grande formation devait être constituée au minimum de 26 personnes. D’autre part, comme nous avons acheté un Cessna Caravan à Paris Jump et que nous faisons venir chaque année le Twin Otter de Bouloc pour nos événements de printemps, nous avions un potentiel de 40 places. Les deux avions volent en formation, le Twin Otter est en tête, il est suivi par le Cessna Caravan. Avec le niveau de ce groupe, on peut raisonnablement aller jusque 15 piqueurs et flotteurs-piqueurs dans le Caravan. En considérant les contraintes techniques que sont la place du vidéoman, le centrage des avions et la distance de sortie à combler pour les piqueurs, une formation à 36 était envisageable. Le plan était donc de démarrer à 34 pour assurer un premier record le week-end, et ensuite de monter à 36. Le rassemblement était programmé du 23 au 28 mai, avec deux jours d’échauffement et quatre jours de tentatives.

Et comment s’est déroulé le plan ?
Pas tout à fait comme prévu ! D’abord à cause de la météo, qui a grandement ralenti notre cadence de sauts. Ensuite nous avons eu une blessure légère (coude) dans le groupe, sur Éliane Bélanger qui a malheureusement été contrainte d’abandonner alors qu’elle tenait largement sa place. Puis un désistement et finalement nous nous sommes fixés sur un record à 34.
Le staff au sol et les pilotes ont fait un travail remarquable pour nous permettre de bénéficier des moindres fenêtres météo. Nous sautions régulièrement au niveau 145 (environ 4400 mètres).
En moyenne nous avons pu faire trois sauts par jour. La progression technique a été constante, à partir d’un premier jour où ça ne partait pas pour être gagné. Il a fallu quelques « électrochocs » pour passer en mode record, tout en réglant certains détails techniques. Dès le deuxième jour, tout le monde a pris conscience de l’enjeu.

Quel était cet enjeu, concrètement ?
C’était de faire le record bien sûr, mais c’était aussi de le faire sur notre sélection initiale, c’est-à-dire en gardant au maximum le noyau des records POP’S précédents et aussi l’état d’esprit. Ça aurait été facile de faire appel à quelques « pointures » venues de l’extérieur pour remplacer les plus faibles techniquement. J’ai tout de même été contraint d’exclure des personnes, car les exigences techniques étaient trop élevées pour ce niveau de performance. Ensuite le groupe s’est mobilisé à fond, s’est pris au jeu et nous avons tenté le record à 34.

Qu’est-ce qui t’attache à ce groupe ?
Ce sont tous les rassemblements et les records que nous avons faits ensemble, bien sûr, mais aussi sa persévérance, sa ténacité. La moyenne d’âge est élevée, certains ont plus de 70 ans. Alors le record a une grande importance à leurs yeux, ça va au-delà de la performance, c’est une récompense. Et pour moi, c’est un juste retour des choses sur la confiance qu’ils me portent depuis toutes ces années. Il y a eu des larmes (de joie) lorsque le record est arrivé, à la neuvième tentative !

C’était le lundi 27 mai au soir et il restait encore une journée et des sauts à faire, qu’en avez-vous fait ?
J’avais prévu un saut sur le thème des anneaux olympiques, c’est de circonstance, en cette année de Paris 2024, à Paris Jump. Nous avons donc tenté cette fameuse figure des anneaux, une figure qui a déjà été réalisée à plusieurs reprises dans le passé, par des athlètes de haut niveau. C’est une figure assez technique, à 30, constituée de cinq « vis sans fin ». Il a fallu affiner un peu la sélection du groupe pour la tenter. Nous n’avons pas réussi à compléter la figure à 100%, tous les anneaux ne sont donc pas complets, mais nous avons pu obtenir un résultat qui s’en rapproche beaucoup.

Le mot de la fin ?
Le retour d’un Cessna Grand Caravan basé à Saint-Florentin, après des années en Pilatus, ce nouveau record à 34, tout cela renforce l’émulation envers le vol relatif de grande formation à Parisjump. Ça a toujours été mon objectif, ça le reste et les dates des prochains rassemblements que je programme commencent déjà à se remplir.
Aujourd’hui, mon engagement est beaucoup à l’étranger, où je dirige des équipes nationales, forme des moniteurs en soufflerie, fournis des services de conseil en Chine, et cela me tient éloigné de la France.
Le retour du Cessna Grand Caravan ravive en moi une motivation immense pour relancer une activité de grande formation. Nous avons la demande, les infrastructures pour accueillir des groupes importants en toute sécurité, et cela est le scénario idéal pour un coach.

Donc Saint Flo rime encore et toujours avec Grande Fo’ ?
Avec tous ces éléments, Saint-Florentin demeure toujours le lieu privilégié de la grande formation. La sécurité, la progression individuelle et celle du groupe sont notre véritable ADN. Je le répète ici : l’équipe est tout pour moi, elle rend tout possible. Le lien qui nous unit va bien au-delà des mots, c’est une harmonie de confiance et de complicité.

 

Le mot de Polo Grisoni

Sans Vous, Rien ne Serait Possible

Chers amis,

Sans vous, rien ne serait possible.

C’est avec beaucoup de gratitude que je souhaite commencer ce message en remerciant chaleureusement le staff de Parisjump pour son énergie et son engagement. Rachid et ses « drôles de dames » — Laurette, Ludivine, Angèle — vous êtes bien plus que des salariés, vous êtes au-delà de mon cercle proche, vous êtes des amis.

Un énorme merci à Cathy et son équipe, toujours présente avec une qualité de service exceptionnelle et une disponibilité sans faille…

Je tiens également à remercier les « petites mains » qui œuvrent dans l’ombre, toujours présentes à genoux dans le hangar pour plier nos parachutes. Sans vous, rien ne serait possible.

Merci infiniment à Quentin, Johan, Matis qui nous aident au quotidien, votre soutien et votre dévouement sont inestimables.

Toutes mes félicitations aux participants du TBS 34. Votre sérieux et vos efforts ont porté leurs fruits, témoignant à la fois de vos talents individuels et de notre esprit d’équipe. Ce record, bien qu’il soit modeste en nombre, est techniquement intéressant. Je sais que la sélection des participants a été source de déceptions, mais est essentielle pour garantir tout succès. Mon rôle d’organisateur n’est pas de plaire, mais d’être juste.

Merci à nos jeunes parachutistes, âgés de 17 à 30 ans. Votre implication prouve que le vol relatif, lorsqu’il est bien enseigné, attire les jeunes générations.

Je remercie également les participants expérimentés qui ont prêté main-forte à ce projet. Leur aide précieuse a été un des piliers de notre réussite et notre vidéoman Guy Marceaux pour ses images et son professionnalisme. 

Nos deux pilotes professionnels Régis et Pascal qui ont fait preuve d’une régularité et précision incroyable, preuve d’une maîtrise technique remarquable.

Un grand merci à Thierry Courtin notre juge international et son équipe,  pour sa capacité à allier décontraction et sérieux.

Je n’oublierai pas mon fidèle lieutenant Nico David, ancien membre de l’équipe de France de vol relatif à 8, pour son soutien indéfectible, sa contribution technique et sécuritaire.

Je terminerai par Manue Nicols, Présidente du centre, qui œuvre avec une énergie inépuisable à la réussite du fonctionnement de Parisjump.

En conclusion, sans vous, rien ne serait possible…

Merci à tous pour votre contribution à ce succès collectif.

Maintenant, avec l’acquisition de notre Supervan, je suis prêt à ouvrir un nouveau chapitre pour les dix années à venir…;)

 Avec toute ma reconnaissance,

 Polo

 

 

 

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